La Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) a lancé simultanément dans les communes d’Owendo, de Libreville et d’Owendo, le 14 novembre 2016, ses opérations d’identification et de sensibilisation des employeurs et des travailleurs du secteur privé non enrôlés. Guy Faustin Okologho et Moïse Modandi Wa-Komba, respectivement conseiller technique et conseiller administratif à la CNAMGS reviennent ici sur l’enjeu de cette opération.

Guy Faustin Okologho et Moïse Modandi Wa-Komba, conseillers du directeur général de la CNAMGS entretenant les médias, le 14 novembre 2016 à Libreville. © Gabonreview

Guy Faustin Okologho et Moïse Modandi Wa-Komba, conseillers du directeur général de la CNAMGS entretenant les médias, le 14 novembre 2016 à Libreville. © Gabonreview

 

Gabonreview : – Qu’est-ce qui justifie cet intérêt pour les petits opérateurs économiques? La CNAMGS seraient-elles en difficulté?

CNAMGS : – On ne peut pas dire que les caisses de la CNAMGS ont baissé. On ne peut non plus dire que les caisses de la CNAMGS sont renflouées. Mais nous voulons faire de la proximité un cheval de bataille de la CNAMGS. Cette opération est une demande des opérateurs économiques eux-mêmes. Lorsque nous nous rapprochons des pharmacies, des commerçants des marchés, nous nous rendons compte qu’il y a de nombreux Gabonais qui ne disposent pas encore de carte d’assurance maladie. La direction générale a donc estimé qu’il était important de répondre à cette préoccupation qui permettra à ces acteurs économiques de disposer d’une assurance maladie. Elle leur permettra, comme à d’autres citoyens, de bénéficier des services y relatifs. De l’autre côté, il est important d’extirper du fichier des Gabonais économiquement faibles (GEF), ceux qui n’en font plus partie. Il s’agit des personnes immatriculées GEF mais qui ont entre temps des activités génératrices de revenus mensuels supérieurs ou égaux au Smig (Salaire minimum interprofessionnel garanti). C’est une frange très importante (800 000) qui pèse lourd et qui grèvent les autres fonds. Il faut remettre les choses dans leur contexte. Il est utile pour la CNAMGS que les GEF soient immatriculés comme GEF et que ceux qui ont des activités qui leur permettent d’avoir des revenus bénéficient d’un fonds qui leur soit dédié. Il n’est donc pas question ici de répondre à une préoccupation essentiellement pécuniaire.

Les agents identificateurs de la CNAMGS au lancement de l’opération à Lalala, dans  le 5e arrondissement de Libreville, le 14 novembre 2016. © Gabonreview.

Les agents identificateurs de la CNAMGS au lancement de l’opération à Lalala, dans le 5e arrondissement de Libreville, le 14 novembre 2016. © Gabonreview

Il y a la précarité dans le secteur que vous ciblez. Que deviendront les employés des structures qui font faillite après avoir été immatriculés?

Nos services situés au Komo sont à leur disposition. C’est malheureux, le Gabonais ne connait pas ses droits. Je prends un exemple : si quelqu’un travaillait quelque part et entre temps, il a perdu cet emploi, six mois après, il devient économiquement faible. Il faut simplement qu’il se présente au Komo et on lui change sa carte d’assuré. Cela ne concerne pas uniquement ces agents qui sont à leur propre compte. Il concerne également les salariés du public comme ceux du privé. Un agent du public peut, un jour ou un autre, perdre son emploi. A partir de ce moment, il partirait du fichier dans lequel il était inscrit pour devenir Gabonais économiquement faible. Il est important de tenir compte des changements de statut des uns et des autres. Dès lors que celui qui a changé de situation se rapproche de nos services, on prend directement en compte sa nouvelle posture. Depuis 2008, on a fait des enrôlements de masse. On a par exemple enrôlé les étudiants qui, aujourd’hui, en 2016, sont des travailleurs. Mais ils sont demeurés des GEF. Quand on dit que nous avons 800 mille GEF au Gabon, c’est tout cela. Nous sommes en train de faire le toilettage de ce fichier.

Le secteur des petits opérateurs ou informel est détenu en majorité par les étrangers. Sont-ils concernés par ces opérations?

Pour le moment, les étrangers ne sont pas concernés. Mais seulement, les étrangers employant des Gabonais. Cela n’exclut donc pas que nous identifions ces Gabonais qui sont dans ces sociétés. Ils ne sont pas économiquement faibles. Ils émargent quelque part. Dans tous les cas, il est uniquement question ici de tenir compte des Gabonais qui sont employés par les étrangers. Par exemple ceux qui travaillent dans des boulangeries, des restaurants., etc.

Les emplois dans ce secteur sont souvent précaires. Comment allez-vous procéder aux retenues des paiements pour ces personnes?

Nous lançons l’opération, les retenues vont se faire par la direction du recouvrement et du contentieux. Ce qui veut dire que les dossiers, après recensement, seront déposés à cette direction. Son personnel partira ensuite sur le terrain, à partir de l’identification que nous faisons aujourd’hui, pour vérifier le nombre de travailleurs dans chaque structure. Ils exigeront aux responsables de payer pour leurs travailleurs. Il faut qu’on le fasse.

C’est aléatoire !  Cela signifie qu’il n’y pas de mécanisme de prélèvements défini?

Il faut qu’on s’habitue au Gabon à supporter la loi et à l’accepter. C’est l’entreprise qui prélève directement et qui redéposer à la CNAMGS. Mais à la longue, nous aurons des inspecteurs qui suivront tout en recherchant la meilleure solution de recouvrement.

Par: Administrateur CNAMGS Le 15 nov. 2016

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